Alvyn Fetherstonhaugh

Alvyn, il était content quand il était né. Du moins il a ce souvenir. Ce souvenir de plénitude totale ou presque. Il avait trois grands frères. Des triplés. Et ils sont drôles, ces triplés. Alvyn les aime toujours bien d’ailleurs. Ou presque. Le temps et certaines blessures font que les gens et les sentiments changent après tout. Visiblement comme ceux de sa mère à son égard. Enfin. Au fond de lui-même, il espère que ça n’a pas trop changé, et qu’il puisse y trouver une once d’amour. Mais ce n’est pas gagné. A l’arrivée de son premier cadet beaucoup de choses ont changées. Il avait capté toute l’attention. Oui il était plus moche que le reste mais ce n’était pas une raison. Plus petit et des problèmes de respiration. Il l’aurait bien voulue aussi, toute cette attention.

Mais il en avait plus de la part de ses aînés. Et de son père. Alors il se tourna vers eux. Très naturellement, et il ne regrette pas grand-chose. Il était bien, très bien, jusqu’à ce que les triplés n’aient une lettre pour se rendre dans une école de magie. Alvyn était content pour eux. Il les enviait. Mais il ne voulait pas être laissé seul comme ça avec juste son cadet qui en plus d’être moche s’était avéré être chiant. Très chiant. Il ne voulait pas être seul une seconde. Et Alvyn avait plein de projets autre que de le regarder et s’occuper de lui. Comme par exemple essayer de vendre de la limonade nettement plus cher que ce qu’elle ne devrait être. Non mais il fallait bien qu’il trouve un moyen d’acheter ce qu’il voulait aussi. En l’occurence à la base du matériel de dessin. Il aimait beaucoup dessiner et spécifiquement les habits qu’il trouvait fascinant. Bien plus que fascinant.

Et justement ses habits. Quand on est quatre enfants, c’est déjà difficile d’avoir du neuf. Alors cinq. Ca n’allait pas s’arranger. C’était certain. Et Alvyn ne voulait pas n’importe quoi. Il ne méritait pas n’importe quoi non plus. Il eut vite une idée, les créer lui-même. Compliqué mais au moins il serait satisfait. Sauf qu’il était beaucoup trop jeune. Et que lui aussi, fini par avoir une lettre pour cette école. Alors il avait un peu laissé tomber. Histoire de pouvoir se concentrer sur ses études. Et il était vraiment heureux d’aller dans ce Château, d’être à son tour réparti. Dans la même maison que l’aîné des triplés là, à Serpentard. Elle semblait parfaite. Parfaite jusqu’à ce que l’autre handicapé n’y entre à son tour oui. Ah ça l’avait bien énervé. Beaucoup trop pour ce que c’était même. Et avec le temps il avait juste ignoré. Tout ignoré même. Facile et simple comme solution. Plus que les études en tout cas, il détestait le par coeur. Mais il arrivait à se procurer des réponses ici et là. Très pratique. Sans que personne ne le remarque, ou en tout cas pas ceux qui pouvaient le blâmer.

Et une fois les études finies, il savait très bien ce qu’il allait faire. Se lancer dans le stylisme. Il voulait en tout cas. Mais déchanta bien vite. Pas assez de talent soi-disant. Son coup de crayon ne plaisait pas. Et puis quoi encore. Autant dire que c’était moche directement. Et Alvyn, il n’aimait pas les échecs. Qu’importe la nature. Alors il avait rapidement trouvé un autre moyen. Autre chose à faire. Qui lui rapporterait pas mal. Il avait toujours eu aussi un problème avec l’argent visiblement. Il voulait devenir riche, rien que pour pouvoir montrer aux autres qu’il valait quelque chose. Et il aimait aussi les belles choses, ainsi que les belles femmes. Il lui suffisait de réfléchir et de mélanger un peu tout.

Sans doute que ce fut comme ça qu’il eut l’idée de faire une maison close. A Pré-au-Lard oui. Même s’il y avait beaucoup d’élèves, cela signifiait commerces, commerçants et donc adultes possiblement intéressés. Et assez loin aussi de chez lui pour que ses parents ne se posent pas trop de questions non plus. Ce serait un peu mal venu. Surtout que son entreprise au final, est assez florissante. Il sait comment gérer les choses. Tout en s’occupant bien de ses employées, la base. Même s’il tient à l’argent, il tient à ce qu’elles se sentent bien.  Comme chez elles, ou presque. Il ne peut pas tout leur accorder mais ce n’est pas très grave, il essaye en tout cas. Peut-être un peu trop, mais c’est son business et il s’en occupera jusqu’au bout, quitte à sacrifier un peu sa vie de famille. Il fallait faire un choix hein de toute manière donc bon. Autant prendre le plus sûr. Puis dernièrement il semblerait que le village ait du succès à ce niveau alors pourquoi se plaindre.